Embrasse-moi, embrase-moi, mais ne m'embarrasse pas!

Publié le par Getalife


     Je suis une pro de l'impro, certes, de la prose ça, rien n'est moins sûr, mais je suis, avant toute chose, une pro de la liste. Je fais des listes pour tout, pour m'inventer des champs des possibles et des lendemains qui chantent...Mais il m'arrive aussi, et je n'ai pas peur de l'avouer, de faire, des "listes" de mes amoureux, que je remets à jour en repensant à eux, souvent avec tendresse, pour certains avec dégoût (humm...des choses pas tout à fait réglées, donc) mais en tous les cas, rarement avec indifférence. Et il y a quelques temps, alors que je pensais à celui qui hante mon cerveau et que je rêve d'embrasser un jour, je me suis replongée dans mes anciens baisers et leurs auteurs, et vous allez vous rendre compte que cela remonte jusques aux début de mon existence et je suis passée de l'amour maternel à celui de l'école du même nom : l'école maternelle.

    Lorsque j'étais à la maternelle, je faisais des petits bisous sur la joue et je tenais la main à mon amoureux de l'époque : Jérôme L.
Il était celui qui me protégeait des "colle-gnons", "tireuses de cheveux" et autres brutes épaisses rase-bitumes. Il était celui qui était parvenu à monter dans la cabine de la locomotive en bois de la cour de récré et m'y avait fait une place de choix à côté de lui. Il était mion héros, et nous regardions alors la cour tels Rose et Jack Dawson dans Titanic sur le pont avant. Mais il n'était pas un macho, j'aimais sa sensibilité. J'étais bien. ^^

    Ensuite, à l'école primaire lorsque je quittais mon Jérôme et la plupart de mes amis, je tombais amoureuse du garçon le plus orgueilleux de la classe Benoît M. Mais si ce sentiment était visiblement partagé, les démonstrations s'arrêtaient à se prendre la main une fois par trimestre lol.

    Après, j'ai harcelé un Olivier C., très timide, également sentimentalement attaché à ma personne autant que moi à la sienne. Mais vu cette timidité, il me le cachait et je l'avais appris par la bouche de son meilleur ami.

   Arrivée en 6ème, quittant Olivier avec un vrai pincement au coeur, je me consolais bien vite auprès du beau et rebelle Nicolas M. Nicolas était en 5ème, c'était donc "un grand", c'était surtout un petit merdeux mais il me faisait rire et c'était un beau gosse et on écoutait ensemble Remember the time, de Mickael Jackson, ce qui crée des liens. Comme nous avions tous les deux des bagues (mdr), on se faisait des smacks et il venait me chercher tous les matins chez moi pour que l'on fasse le trajet ensemble. Jusqu'au jour où, las de ses frasques (il avait mis de la bombe lacrymogène dans les toilettes), ses parents l'ont envoyé en pension pour se calmer.

   Je ne devais le revoir que deux ans plus tard, lors d'une fête d'anniversaire à Montmartre, notre quartier. Suite à cette fête, il m'avait trouvé "vraiment très jolie" et voulait me revoir! Super! ce que j'ignorais, c'est que notre rendez-vous serait digne de figurer sur viedemerde.com (anecdocte que le site n'a jamais publié et pourtant elle le mérite). Et pourquoi? C'est très simple! Après une après-midi très agréable, à jouer à Remember the time avec lui, à se balader près du Sacré-Coeur, où il me proposait d'aller tout en haut du clocher alors interdit au public pour voir Paris (il avait des relations), nous parlions avec animation et nous dévorions des yeux. J'entendis un petit bruit, un "pouaop!" (un bruit de basse-cour) sans y prêter attention. Sans que je sache pourquoi, il voulut partir immédiatement et me raccompagna au métro, très pressé. Ce n'est qu'en tendant mon bras devant la machine à composter les billets que je compris son empressement à débarrasser le plancher : ma manche droite, celle qui était entre Nico et moi était recouverte d'une dizaine de crottes de pigeons gluantes...Et il ne m'avait rien dit! J'étais mortifiée. Ce souvenir allait me hanter un jour où je pensais à lui vers mes 25 ou 26 ans, je flânais vers Opéra et là, je vis une immense affiche de lui, blond et magnifique dans son costume de Fursac...il était devenu mannequin! J'avais râté l'occasion d'être sortie avec un mannequin, lol! ^^ Le pigeon deviendrait donc, et à jamais, mon ennemi mortel. (d'autres histoires de rats-volants à venir, si je trouve la force intérieure nécessaire pour en reparler)

    Mais revenons à ma 5ème. Il y avait Lionel. Il me faisait rire et nous étions amis. Un samedi comme bien d'autres, on se baladait dans le 18ème, pas très loin du collège et il se mit à pleuvoir. On décidait de se réfugier sous l'immense structure de jeu en plastique du Square Carpeaux pour échapper à la pluie battante. Et alors, était-ce à cause du film avec Audrey Hepburn que j'avais vu, était-ce parce que je l'avais toujours trouvé mignon, était-ce encore et simplement parce que j'étais romantique et aimait les scènes en duo sous la pluie...mais je voulais que Lionel m'embrasse et avoir mon vrai premier baiser. Lui qui était toujours très flamboyant et vif en esprit et en paroles paraissait bien timide. Alors que nous parlions depuis une bonne heure sous le grand jeu, Lionel tardait à le sortir, le grand jeu ^^. Et alors qu'il m'avait proposé son perfecto en cuir (morte de rire) pour que je n'attrappe pas froid, et qu'il me mettait le bars sur l'épaule, je sentais mon coeur battre au moins un petit peu plus fort et mes lèvres se tenaient prêtes à sentir les siennes. Lorsqu'un ado plus grand lui hurla : "Bin alors, tu l'embrasses oui ou merde?". Mon baiser n'aurait jamais lieu.

    En 4ème, je changeais de classe pour rentrer dans une meilleure et me retrouvais là encore avec une bande d'intellos déglingos et sympas et franchement avec les chevilles qui enflaient. On ne se prenait pas pour personne pendant cette période, tout en y mêlant beaucoup de doutes (très étrange mais ce complexe de supériorité-infériorité était répandu parmi nous tous). Comme il fallait s'y attendre, j'eus le béguin pour le meilleur élève de la classe, qui était aussi le plus original. Lorsque j'étais encore en 5ème et avant d'être en 4ème et 3ème avec lui, on se couvrait de vannes. Et j'avais enfin trouvé un adversaire digne de ce nom pour des joutes verbales (mon petit plaisir personnel) enflammées, d'où nous ressortions tour à tour vainqueur ou perdant, en se jurant en nous-mêmes de gagner la fois suivante. Mais ce que je pensais être un qui aime bien chatie bien partagé était en fait unilatéral et il ne tomberait jamais en amour pour moi. Cruelle déception. Cependant, alors que je dansais un slow avec quelqu'un lors de nos premières "booms", monsieur avait fait preuve d'une jalousie piquée au vif assez contradictoire.

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